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lundi 17 octobre 2016

Cheminer - credo

(article écrit le 11/12/2014 - aujourd'hui encore je n'en changerais pas une ligne, et je crois que je ne le ferais jamais)

Merci aux mamans, à toutes les mamans dont j'ai croisé la route ici ou ailleurs, et qui m'ont inspiré ces mots. 


J´aime les gens qui doutent
Les gens qui trop écoutent
Leur cœur se balancer [...]

J´aime les gens qui passent
Moitié dans leurs godasses
Et moitié à côté [...]

J´aime ceux qui paniquent
Ceux qui sont pas logiques
Enfin, pas "comme il faut"  
[...]

Ceux qui veulent bien n´être
Qu´une simple fenêtre
Pour les yeux des enfants  
[...]

Les gens qui doutent, Anne Sylvestre



Il est un concept, une idée, une philosophie qui traverse ce blog, voire qui en est le fondement et dont j'aimerais causer un peu avec vous.

La parentalité positive est une parentalité consciente. Et qui dit « conscience » dit qu'on se rajoute beaucoup d'épreuves.
Les parents bienveillants laissent très peu de choses au hasard : ils font de grosses introspections parce que pour être au top de notre parentalité il faut avoir conscience de ce que l'on a vécu en tant qu'enfant, avoir conscience de ses propres casseroles en tant que parents, des casseroles que nos parents ont eu à notre égard, ils s'informent beaucoup pour avoir conscience de la façon dont tourne le monde, comment on va intégrer notre enfant là dedans, comment peut-on l'éduquer au mieux, conscience sur l'apprentissage, la progression de l'enfant, comment on peut au mieux instruire nos enfants, les accompagner, les comprendre, les respecter, etc.

Tout cela n'est pas toujours facile.

Parce qu'on essaye d'être dans l'énergie positive et ce n'est pas nécessairement naturel, justement parce que ce n'est pas nécessairement comme ça qu'on a été éduqué.
Parce que parfois ça nous oblige à ressortir des démons difficiles à combattre, à rouvrir des blessures.
Parce que cela nous oblige à avoir conscience de toutes les failles qui peuvent jalonner le parcours de nos enfants et essayer d'y remédier. Et ces failles sont nombreuses.
Parce que parfois on est pas très bien soutenu(e) pour tout cela.

De plus, être conscient c'est tendre vers un idéal. C'est à peu près le cas de tous les parents mais l'idéal de la parentalité bienveillante est quand même très exigeant. Vis à vis des parents et vis à vis des enfants.
L'idée ne pas atteindre cet idéal peut faire très peur parce quand on vous dit que tout se joue avant 6 ans et que vous découvrez toute cette parentalité avec un enfant qui a 5 ans et demi (voire plus) il est facile de se dire « Mais enfin, est-ce que j'ai tout raté ? ». Quand on s'informe sur les conséquences néfastes pour l'enfant des travers de l'éducation classique, comment ne pas culpabiliser si on a vécu un accouchement qui nous a déconnecté de notre enfant, si on a raté son allaitement, son portage, quand on crie sans pouvoir s'en empêcher, quand Montessori « ça marche pas », quand on met son enfant à l'école classique faute de mieux, quand on travaille avec un bébé, quand on les met devant la télé pour avoir une pause parce qu'on y arrive plus ?
Un peu comme lorsqu'on prend conscience des travers de l'industrie et du commerce agroalimentaires de masse et qu'on ose plus se rendre au supermarché sans avoir l'impression que l'on commet un crime contre l'humanité à chaque fois que l'on met quelque chose dans son caddie.

C'est ce qui fait que les parents bienveillants en viennent à se poser beaucoup, beaucoup beaucoup de questions, parfois peut-être trop. Mon propos ici est de dire qu'à un moment donné, je crois qu'il faut aussi relativiser et envisager sa parentalité comme un chemin.

On a pas tous les mêmes cartes en main : on a pas tous la même histoire, on a pas tous les mêmes enfants, on a pas tous les mêmes conditions de vie, on fait tous ce que l'on peut avec ce que l'on a, et aussi et surtout, avec ce que l'on est.
Parfois on a pas le temps, parfois on a pas le courage, certaines de nos montagnes sont difficiles à grimper : pour certains faire un retour sur leur enfance pour pouvoir s'en libérer et offrir une vraie parentalité bienveillante à leurs enfants c'est plus compliqué ou douloureux que pour d'autres.

Et toutes ces belles choses là, ça s'apprend. Parce que nous vivons dans un contexte qui ne nous a souvent pas donné ça. Ces renseignements le plus souvent il faut qu'on aille les chercher, on ne nous les donnera pas.

Ou tout simplement : on ne naît pas tous parents, pour certains on le devient.

Être mère (père) en Occident à notre époque ce n'est plus une évidence, c'est un choix. Choisir c'est exclure, choisir c'est douter, choisir c'est peut-être se tromper, choisir c'est assumer ses choix ; choisir n'est ni simple, ni facile.

Avant même d'essayer de devenir de bons parents, on est nombreux à d'abord essayer de devenir parents tout court. En découvrant notre enfant, on découvre une part de nous-mêmes que nous ne connaissions pas - sans que ça annihile la vie que l'on menait avant.
Il y a des gens pour qui le fait de ne pas avoir d'enfant est un vrai manque et ils comblent un vide, une absence. Mais pour d'autres personnes – et j'en fais partie – il n'y avait pas de manque. Personnellement ma vie me convenait déjà très bien avant d’avoir ma fille. Bien sûr je l'ai désirée, très fort. Mais pour moi, ma fille c'était quelque chose en plus. Quelque chose en plus dans une vie déjà super remplie. Et il a fallu que je la case dans tout cela, à partir de pas grand chose : d'informations que je n'avais pas, de démons que je pensais avoir abattus et qui sont revenus sans crier gare. Parce que rien ne m'avait préparé à ce qui s'est passé quand elle est arrivée. L'avoir dans mon ventre ce fut facile, mais une fois qu'elle en est sortie c'est devenu très compliqué.
On doit aussi se découvrir en tant que parent, apprendre à se connaître et apprendre à apprécier les moments que l'on passe avec nos enfants.
Accepter de ralentir, pour tout. Nous qui avons pris l'habitude d'aller au bout des choses, d'aller d'un point A à un point B en ligne droite, avec des horaires stricts, il faut que l'on apprenne à prendre notre temps, avancer, reculer, revenir, zigzaguer.
Accepter de changer, de se remettre en question, de remettre en question certaines de nos habitudes et certitudes les plus ancrées.
Accepter de mettre des choses de côté dans notre vie qui nous paraissaient importantes, qui nous tenaient à cœur.
Accepter de revoir ses priorités.
Accepter de sacrifier des choses. Nous qui avons tant de choix pour remplir nos vies et qui voulons tout faire avec des journées de seulement 24 heures, quitte à surbooker nos agendas, on se dépêche, on accumule, et là ben il faut apprendre à se poser, apprendre à « perdre » du temps pour tout, sans attendre de résultat immédiat parce que parfois le résultat on ne le voit pas ou l'objectif nous échappe.
Accepter parfois de faire des trucs qui ne nous plaisent pas.
Accepter la routine, la répétition, de relire 350 fois la même histoire, d'écouter 489 fois la même chanson.
Accepter de voir nos enfants grandir différemment de nos attentes.
Accepter de voir que nous ne correspondons pas à nos propres attentes, et voir notre vie de parent devenir différente de ce que l'on voulait.

Tout ça ce sont des choses par lesquelles on est nombreux à passer et je crois qu'il faut absolument se déculpabiliser de tout ça.

Il faut se laisser le droit :
De ne pas avoir envie de boire le 256ème café imaginaire parce que, même si on sait qu'il/elle entre dans une foôormidable phase d’imitation et que la répétition participe de sa construction intérieure, et que votre enfant il est super heureux de vous offrir tous ces cafés, se laisser de droit, au fond de soi-même de juste trouver ça relou à la longue.
Se laisser de droit parfois de choper votre enfant par le bras de d'exprimer ouvertement votre énervement parce que là vous avez épuisé tout ce qui vous venait à l'esprit de Filliozat, de Gordon, de Faber Mazlich et que votre enfant continue de courir partout en criant dans un endroit où c'est interdit.
Se laisser le droit après coup de se dire : « Ah, mince ! J'aurais pu faire comme ça. Et si j'avais fait comme ça, ça se serait mieux passé ».

Alors oui, nous tâchons d'être conscients des besoins de nos enfants, et en général nous essayons de ne pas nous laisser déborder par nos sentiments négatifs et d'être plus tolérants. Mais je crois aussi que nous pouvons nous laisser le droit de ressentir ce genre de choses parfois. Parce que ce serait quand même un comble qu'à tenter de respecter les sentiments et les failles de nos enfants, on ne respecte plus les nôtres.

Faire la différence entre notre idéal et ce que nous sommes vraiment. De ne pas vouloir que notre enfant soit ce qu'il n'est pas et de ne pas vouloir être les parents que nous ne sommes pas.
J’adore Maria Montessori, mais je n'ai pas l'âme montessorienne.
Je suis fan de toutes les superbes activités que les mamans partagent sur les blogs, n'empêche que moi quand j'ai deux minutes avec ma fille et bien je me casse de chez moi, parce que je sens au fond qu'aucun atelier que je pourrais lui proposer ne vaudrait la vie qu'elle mène quand je l'emmène voir des gens, juste vivre, découvrir, voir le monde, se laisser porter, partir et voir ce qu'il en sort. Parce que mon héritage pour elle, c'est ça : la rencontre, la baroude, le mouvement.
Je suis parfaitement consciente de l'importance que ça a pour un enfant d'être au contact de sa mère surtout quand il est en bas âge, mais ça n'empêche que pour moi ça reste super cool que ma fille côtoie d'autres personnes, et je suis contente de cela.
Alors je ne réponds pas à l'idéal qui m'inspire au quotidien mais parce que je ne suis pas entièrement comme ça et aujourd’hui, je ne vois pas pourquoi je devrais faire semblant d'être autrement.
Moi aussi je me suis mise en quête de mes failles, mais à moment donné, je me suis demandé : « Mais attends, est-ce que ça c'est une faille, une vraie faille que je dois combler, ou est-ce que ça c'est juste moi ? Moi en tant qu'être humain, dans toute son imperfection peut-être mais aussi dans sa diversité. »

Acceptons d'avoir des lézardes, acceptons de ne pas être parfaits. Acceptons vraiment de ne pas être parfaits. Acceptons l'idée que la parentalité parfaite n'existe pas et que même si on se construit notre idéal de parent – comme n'importe quel autre parent – la parentalité idéale n'est pas un modèle unique.
Il n'y a pas qu'une seule bonne façon d'être maman. Moi aussi j'ai des choses à apporter à ma fille, d'une façon qui n'appartient qu'à moi et pas à Filliozat, ou Gordon, ou Montessori. C'est d'ailleurs ce qui me plaît dans le fait qu'elle ne soit pas en permanence seulement avec moi : c'est que sa vie se nourrit de tout ce que les personnes qui la côtoient lui apportent : des choses différentes - et je trouve ça positif. Parce que je ne peux pas, même avec la meilleure volonté du monde satisfaire tout ce qu'il est possible d'offrir dans la vie à un enfant.

C'est ma fille qui va tracer sa voie, c'est ma fille qui va choisir où elle veut aller. Dans un sens, peu importe l'éducation que je lui donne.
Évidemment ce que l'on apporte à nos enfants c'est important parce qu'on leur donne un bagage et je ne le néglige pas – sinon pourquoi ce blog ?
Mais le plus important pour moi n'est pas forcément que l'on ouvre des portes à nos enfants, c'est juste de ne pas leur mettre de barrières qui n'ont pas lieu d'être (évidemment je ne parle pas des barrières, des limites saines qu'il faut poser pour cadrer un enfant et lui apprendre que le vie c'est pas tout et n'importe quoi,) les barrières qui pourrait l'empêcher de voler de ses propres ailes.
Qu'ils se sentent libres, soutenus et aimés.
Et ça, ça peut se faire de plein de façon différente.

Franchement, une maman qui met son enfant devant la télé, qui ne lui a jamais appris à compter ni à lire et qui s'éclate à acheter un tas de produits dont l'enfant n'a pas besoin, inondant sa chambre de Cars, de Dora et de Monster High, cette maman à sa façon, elle se donne à fond. C'est sa façon à elle de donner le meilleur à son enfant et je ne vois pas en quoi cette maman est plus méprisable qu'une autre.
Pour moi bien sûr, ça c'est moins intéressant, c'est moins... sain. Ce n'est pas ce que j'ai envie d'apporter à ma fille. Mais, est-ce que cette maman là vaut moins que moi en tant que mère ? Non.
Parce que ce qui compte c'est que ce qu'elle fait, elle le fait avec le cœur et que son but, c'est de faire plaisir à ses enfants.

Cette conscience, cette volonté de ne pas se satisfaire du tout venant, elle est super importante. Certains vous diront qu'il suffit de s'écouter et qu'être parent ça ne s'apprend pas mais non.
On ne vient jamais vierge à nos enfants, on est forcément influencés par quelque chose, des éléments qu'on engrange inconsciemment et qui ont infiltré notre culture de la parentalité : pas seulement notre histoire en tant qu'enfant mais la publicité, les lobbying marketing, l'image que la société a du parent, les moyens que la société donne aux parents, le discours médical et son lobbying sur la parentalité. Donc c'est primordial d'être conscient de cela pour se défaire de toutes ces choses qui polluent notre parentalité. Ces choses que l'on croyait normales et qui se révèlent néfastes vu sous un angle plus éclairé.
Qui plus est, ce faisant on améliore pas seulement nos relations au sein de notre famille mais l’Humanité toute entière. Il y a quand même un enjeu sous-jacent important parce que nos enfants seront nourris de ce que nous leur aurons apporté et plus on ira vers quelque chose de respectueux et d'harmonieux et plus la société en entier changera. Parce que nos enfants sont le monde.

Mais je crois aussi que l'on se pose énormément de questions, bien plus que la moyenne des parents. Et que lorsque ces questions deviennent souffrance, on a le droit de se pauser.

Et je crois qu'à un moment il faut savoir relativiser tout ça et pour bien vivre cette parentalité, il me semble primordial de la vivre comme un cheminement et non comme un état. L'important n'est pas d'être parfait parce que de toutes façons la perfection on ne l'atteindra jamais, mais l'important c'est d'avancer. De faire mieux.
Oui, pour pouvoir conserver nos exigences vis à vis de nous mêmes en tant que parents, sans pour autant nous laisser bouffer par elles, je crois que nous devons considérer notre parentalité comme un chemin que nous parcourons avec nos enfants.

Et je crois que si l'on garde ça à l'esprit, alors on est vraiment, dans une parentalité positive. Parce que chercher à atteindre une parentalité idéale qui se présente à nous comme une montagne infranchissable, et qui est la source de frustration, de culpabilité, de désespoir, pour moi ce n'est pas vraiment être dans la parentalité positive, même si on estime que l'on cherche à faire ce qu'il y a de mieux pour nos enfants.

Je crois qu'il faut se laisser le temps de déconstruire un tas de choses et d'en reconstruire d'autres avec nos moyens.

Je crois que ce que nos enfants garderont de nous, c'est l'essence de ce que nous avons souhaité leur donner. Une amie à moi qui n'a jamais ouvert un livre de Filliozat, Gordon ou Montessori m'a un jour dit cette phrase très juste : «  Tant que tu cherches à faire bien pour ton enfant, tu ne feras jamais mal ». Quand vos enfants feront eux-mêmes leur introspection ils verront que vous avez fait des bourdes, mais ils verront que vous avez chercher à faire au mieux, que vous vous êtes remis en question, que vous n’avez jamais laissé tomber et que même si vous avez mal démarré, vous ne vous êtes pas contenté de rester dans une situation d'échec envers eux.

Je crois que l'important c'est de parcourir ce chemin main dans la main, de rester ensemble, peu importe le reste. Certains vont courir, d'autres marcher, d'autres piétiner, d'autres zigzaguer, d'autres reculer et puis sauter. Certains iront très loin, d'autres non. Certains partiront avec trois kilomètres d'avance et des chaussures neuves et d'autres partent avec 3 kilomètres de retard et en tongs.
Peu importe, tant que ce chemin vous le faites ensemble, avec vos enfants. Il y a des enfants qui marchent très vite et très loin naturellement, et d'autres parce que leur parents les ont boostés, qui leur ont donné une éducation très pointue, qui leur ont donné un bagage culturel et intellectuel fort, qui leur permettront de « réussir leur vie ». Mais peut-être que eux, en tant que parents, leur grand plaisir ce sera de juste s’asseoir à côté de leurs enfants pour regarder un film Disney parce que ce sont des moments qu'ils n’auront pas eu. Et que s'ils ont été vite et loin c'est en galopant derrière des parents qui les ont tiré par la main, pressés qu'ils sont d'arriver au sommet et handicapés par les œillères du « faire comme il faut ». Sans prendre le temps de s’arrêter, de voir le paysage, de se tromper, de revenir en arrière, de souffler. Dans ce cas tenir la main de son parent n'est pas un plaisir mais une contrainte.
A certains moments on trébuche, et il faut se relever, à certains moments c'est l'enfant qui trébuche et il faut avoir la patience de prendre le temps de l'aider à se relever et peut-être s'adapter à son rythme, à certains moment on trébuche et c'est notre enfant qui nous relève. Mais c'est cela qui fait vraiment l'essence de notre chemin en tant que parent. En chemin, c'est un chemin sans fin, il n'y a pas d'objectif, on ne sait pas où on va. Donc si on néglige le parcours au bénéfice d'une destination qui n'existe pas, on passe à côté de l'essentiel.
La vie est un chemin dont on ne connaît pas l'issue.

Un jour, votre enfant va vous lâcher la main et il va partir pour suivre son propre chemin. Et lorsqu’il se retournera sur le chemin qu'il a parcouru avec vous, et je crois que ce qu'il/elle se dira c'est pas :« Quelle longueur on a parcouru ! » ou « Comme on a été rapides ! » mais « Maman/papa, ce chemin là, je suis heureux de l'avoir fait avec toi ».



1 commentaire:

  1. Je me suis énormément reconnue dans tout ce que tu as écrit ici. Être parent n'est pas de tout repos et c'est parfois épuisant. Personnellement j'ai souvent l'impression d'avoir une pression énorme et je passe mon temps à relativiser et à me dire que je fais de mon mieux pour élever mon enfant seule et prendre les bonnes décisions en ce qui le concerne. Je me rappelle ma réaction devant le père de mon fils il y a de ça plusieurs années quand il m'avait déclaré ne jamais douter de sa qualité de bon papa, chose que je ne remets pas en question mais ça m'avait ébranlée de me trouver face à une telle certitude. Quelque part je me suis dit qu'il était dans l'erreur et que justement le fait de se remettre en question me semble (à moi j'insiste) nécessaire mais à la fois je l'ai envié parce que...que c'est épuisant de se poser des questions !!!
    Je lutte pour que mon passé ne m'envahisse pas, je lutte avec mon présent et toutes les difficultés que je rencontre au quotidien mais ce qui m'importe le plus au monde c'est que mon fils soit "bien dans ses baskets". Je joue le rôle de la maman et souvent celui du papa et parfois je suis épuisée mais je me dis que ma foi je suis simplement humaine et je fais ce que je peux. Dernièrement j'ai senti que mon fils n'allait pas bien et j'ai pris la décision de l'emmener chez une psychologue... et surprise ! c'est pour moi que la séance a été éprouvante, c'est moi qui ai été émue à en avoir parfois les larmes aux yeux. J'ai réalisé que malgré mes "je fais ce que je peux et avec ce que j'ai et il n'y a pas de raison que ça n'aille pas", je me mets une pression et une culpabilisation énormes toute seule. Peut-être aussi que ce moment où je partageais le vécu de mon fils et moi avec cette "professionnelle" a aussi été comme un soulagement, comme si l'espace d'une heure je faisais une pause pendant laquelle j'ai ressenti que mon fils était "entre de bonnes mains" et que je pouvais deposer mon fardeau (fardeau = la mission d'éducation, pas mon fils bien entendu). Je suis sereine quand je le laisse à la famille (et ça me fait du repos aussi), j'ai confiance en elle (que ça soit ma famille ou la famille paternelle de mon fils) et je le laisse facilement parce que je sais que c'est bien justement que mon fils voie d'autres horizons, d'autres principes d'éducation et fasse des découvertes qu'avec moi il ne ferait pas forcément et c'est important aussi qu'il les fasse sans moi. Mais je reste quand même constamment avec cette crainte "qu'un jour il n'aille pas bien". J'ai beau savoir que forcément un jour il n'ira pas bien, la vie est ainsi faite, mais j'ai pourtant continuellement ce sentiment de culpabilité sous-jacent, inconscient, avec lequel je lutte quand je le peux, que peut-être je ne lui aurais pas donné les bonnes armes, la bonne armure pour affronter cette vie.
    Et du coup je culpabilise de culpabiliser !
    Bref c'est épuisant !! :-)

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